C'est le 2 juillet que le Conseil de Direction de l'Onivins se prononcera sur la demande de prime d'arrachage formulée par le Muscadet. Si elle est acceptée, ce sera la première fois en France qu'une AOC bénéficiera d'une telle mesure.
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Un an après que le Beaujolais annonce un “plan d'urgence” permettant le retrait du marché de 100 000 hl de vin, le Muscadet pourrait devenir la première appellation a bénéficié d'une prime d'arrachage. C'est la demande qui a été faite par l'ensemble des organisations professionnelles et annoncée le 10 juin à l'issue d'une ultime réunion de tous les acteurs de la viticulture nantaise à la préfecture de Loire-Atlantique. Examinée le 2 juillet par le Conseil de Direction de l'Onivins, cette demande de prime d'arrachage permettrait aux vignerons concernés de toucher une compensation de 6 300 E par hectare arraché. Sur les 13 000 ha du vignoble, 2 500 ha, déclassés dans le cadre de la redélimitation en cours ou classés en AOC Muscadet générique, pourraient être éligibles. Aucun chiffre n'a cependant été donné sur les surfaces qui pourraient effectivement être arrachées. La demande de prime d'arrachage, présentée par l'interprofession comme une “relocalisation qualitative” s'inscrit dans le cadre plus global d'un “plan d'actions” destiné à redynamiser la filière. “Cette première mesure doit permettre de réduire les volumes de produits d'entrée de gamme qui déstabilisent toute la filière” explique Pierre Lieubeau, élu président du Comité Interprofessionnel des Vins de Nantes au le début de l'année. Mais un travail important est également prévu pour mieux segmenter et positionner les différents produits vendus sous l'appellation Muscadet : Muscadet, Muscadet sur lie, Muscadet Sèvre et Maine, Muscadet Coteaux de la Loire et Muscadet côtes de grand lieu. “Si les consommateurs achètent un Muscadet alors qu'ils s'attendent aux caractéristiques d'un Muscadet sur lie, ils sont forcément déçus” explique Pierre Lieubeau. “Le Muscadet sur lie a été mis en avant jusque là. On accentuera désormais la communication sur la segmentation de notre offre en poursuivant la réflexion sur la création d'un Muscadet de troisième niveau, distinguant des vins de haute expression”. Cette communication sera notamment rendue possible par le doublement sur les trois prochaines années du budget de promotion de l'interprofession (1,5 millions d'euros). Confronté à une crise larvée depuis une dizaine d'années, le Pays Nantais doit faire face aux graves difficultés engendrées par la faillite récente de deux négociants ligériens : les Caves Saint Florent en Maine-et-Loire et Besnard et Cie en Indre-et-Loire. Deux affaires qui concernent plus de 500 vignerons ligériens, dont les deux tiers en Loire-Atlantique, pour un préjudice total estimé à 7 millions d'euros.